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Comment la multiplication des petits paiements renforce la stabilité financière des entreprises

Imaginons une boulangerie installée rive droite de la Seine, et qui dépendrait d’un seul gros client, un hôtel qui lui commande 500 croissants chaque matin. Si l’hôtel ferme ou change de fournisseur, c’est évidemment la catastrophe. Maintenant, imaginez la même boulangerie, avec une file de 100 clients chaque matin, dont chacun achèterait l’équivalent de 5 croissants en moyenne. Moins risqué ? Absolument, car si quelques-uns partent, les autres compensent. C’est exactement ce principe de bon sens qui vaut dans les affaires : mieux vaut mille petits paiements encaissés régulièrement plutôt qu’un seul.

Les casinos en ligne et la diversité des moyens de paiement

Commençons avec les casinos en ligne, ces sites internet qui sont en passe de supplanter les casinos physiques traditionnels. Sur un simple navigateur comme Chrome ou Safari, on joue aux mêmes jeux : tables de poker et de blackjack, machines à sous animées, etc. Tout cela depuis son ordinateur et le confort de son salon, ou sur mobile durant sa pause-café. 

Il y a encore quelques années, tous n’acceptaient que les cartes bancaires et les virements pour déposer de l’argent. La carte est certes pratique pour déposer 5€ sur un casino en ligne (la mise minimale pour bon nombre de ces acteurs ultra-accessibles), mais certains clients hésitaient à partager leurs coordonnées bancaires. D’autres joueurs voulaient éviter les frais de change. Résultat : beaucoup de clients potentiels renonçaient.

Les casinos ont donc multiplié les options. Carte bleue, bien sûr. Mais aussi PayPal, Skrill, Neteller (des portefeuilles électroniques qui fonctionnent comme des comptes en ligne). Et depuis quelques années, les Cryptomonnaies font leur apparition. Les cryptomonnaies, ce sont des monnaies qui n’existent que sur internet, sans pièces ni billets. Le Bitcoin est la plus connue.

Pour simplifier : vous avez une application sur votre téléphone (un “portefeuille numérique”) qui contient vos bitcoins. Pour payer, vous envoyez des bitcoins à l’adresse du casino, comme vous enverriez un email. La transaction prend quelques minutes, fonctionne 24h/24, sans passer par une banque.

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Cette multiplication des moyens de paiement change tout pour le casino. Sophie dépose 20 euros par carte chaque vendredi. Mohamed préfère 30 euros en Bitcoin le week-end. Claire utilise PayPal pour ses 15 euros mensuels. Des milliers de petits montants qui s’additionnent. Le casino ne dépend plus de quelques gros joueurs, mais d’une multitude de “petits” clients réguliers, récréatifs, occasionnels. Cette diversification crée un flux d’argent constant et prévisible. N’oublions pas que le casino reste une entreprise qui doit payer ses employés, développer de nouveaux jeux, organiser des tournois.

Deezer et la force des abonnements mensuels

Vous utilisez peut-être Deezer, plateforme française où l’on écoute de la musique en streaming. Pour 10,99 euros par mois, on a un accès illimité à des millions de titres, de l’indépendant au dernier hit sud-américain. Un petit montant, prélevé automatiquement chaque mois sur des millions de comptes.

Avant, on achetait des CD. 15 ou 20 euros ponctuellement, quand un album nous plaisait. Pour les maisons de disques, c’était l’incertitude permanente. Un mois, les ventes explosaient avec la sortie d’un tube. Le mois suivant, plus rien. Impossible de prévoir les revenus, difficile de payer les salaires régulièrement. On schématise bien sûr, mais cela pour dire que Deezer a inversé la logique. Au lieu d’espérer de grosses ventes aléatoires, l’entreprise mise sur des millions de petits paiements automatiques.

Chaque 1er du mois, 10,99 euros tombent. Multiplié par 6 millions d’abonnés français, ça fait un revenu aussi régulier qu’une horloge. Bien sûr, des gens se désabonnent. Mais d’autres s’inscrivent. Le total reste donc remarquablement stable. Deezer peut négocier calmement avec les artistes, investir dans de nouvelles fonctions, embaucher des développeurs. Plus besoin de serrer les dents en attendant le prochain hit.

Le paradoxe ? Les utilisateurs dépensent probablement plus qu’avant. 10,99 euros par mois, ça fait 132 euros par an. Peu achetaient autant de CD ! Mais comme c’est dilué en petits montants mensuels, cela passe théoriquement mieux. Et pour Deezer, ces petites sommes régulières valent de l’or, en témoigne sa marge opérationnelle en constante augmentation (134 millions d’euros, soit 24% des revenus totaux l’an passé).

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Vinted et l’économie des micro-transactions

Vinted, c’est une autre application clé du quotidien des Français, où l’on vend ses vêtements d’occasion et autres articles entre particuliers. Un t-shirt à 5 euros, une veste à 20 euros, des chaussures à 15 euros, etc. Des petites sommes, mais c’est justement ça la force du modèle Vinted.

Sur chaque vente, Vinted prélève une commission d’environ 5%, plus quelques centimes de frais fixes. Sur un article à 10 euros, la plateforme gagne peut-être 1,50 euro, selon plusieurs estimations d’analystes. Pas de quoi faire fortune ? Détrompez-vous. Des dizaines de milliers de transactions se concluent chaque jour via son appli mobile. Ces euros cinquante s’accumulent pour former des revenus massifs. Et surtout un bénéfice net de 77 millions d’euros, de quoi lui donner l’idée de lancer… une société d’investissement.

L’avantage pour Vinted ? Aucune dépendance. Si Martine arrête de vendre ses fringues, personne ne s’en aperçoit. L’activité de milliers d’autres vendeurs compense immédiatement. Pas de gros client à chouchouter, pas de contrat vital à renouveler. Juste un flux continu de micro-commissions qui s’empilent.

Cette approche rend l’entreprise incroyablement résistante. Une crise économique ? Les gens vendent plus de vêtements d’occasion. La mode change ? De nouveaux articles arrivent sur la plateforme. Plus il y a de petites transactions, plus le modèle devient solide.

Un modèle qui redéfinit ce concept de “stabilité” en affaires

La leçon de ces modèles est que dans un monde incroyablement accéléré par la tech et l’IA, il est toujours préférable de multiplier les petites sources de revenus et éviter la dépendance aux gros clients. Cette vérité était longtemps réservée aux épiciers de quartier, elle s’applique maintenant à tous les commerces qui ont de la trésorerie à gérer et qui veulent grandir. Les paiements fractionnés, les cryptomonnaies, les micro-abonnements, etc. tous ces outils facilitent cette transformation. La vraie question n’est donc plus “faut-il adopter ce modèle ?” mais plutôt “comment l’adapter à mon secteur ?”

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